Fiches de Cours > Lycée > Français > Georges Sand

Georges Sand

Vie et oeuvre

Aurore Dupin, fille d’un officier d’Empire, grandit dans le Berry, à Nohant, à la campagne, puis elle passe trois ans dans un couvent à Paris. En 1822, elle doit épouser le baron Dudevant, dont elle aura deux enfants. Mais elle le quitte rapidement, et mène à Paris une existence très libre. Elle ne craint pas de scandaliser les bourgeois par les pantalons qu’elle arbore, et la pipe qu’elle fume. On lui reproche aussi la liberté amoureuse qu’elle s’accorde, comme si elle était un homme ! De sa liaison avec Jules Sandeau, elle tire un livre, Rose et Blanche (en collaboration avec lui) et un nom (Sand comme Sandeau, George, comme un homme). Sa passion orageuse avec Musset lui inspirera le roman Elle et Lui en 1859 (d’où la réplique de Paul, le frère d’Alfred, dans l’année même, Lui et elle), et sa relation avec Chopin, Consuelo, en 1842.

Mais ses premières œuvres romanesques* revendiquent pour les femmes les droits de la passion. « Nous voulons, dit-elle, inaugurer et sanctifier l’amour, perdu et profané dans le monde. » Indiana et Valentine en 1832, Lélia en 1833 mettent en scène de jeunes femmes que les contraintes du mariage ou de la société empêchent de s’épanouir dans l’amour. Le style lyrique* et romanesque s’accompagne de revendications féministes qui manifestent le caractère passionné et énergique de cette femme de lettres. Influencée par les idéologies humanitaires et spirituelles du siècle, et notamment par le catholicisme social de Lamennais, son œuvre s’oriente vers le roman social : Le Compagnon du tour de France en 1840, Horace l’année suivante, Le Meunier d’Angibaut en 1845. Retirée à Nohant depuis 1839, elle s’inspire de la vie des campagnes dans ces romans champêtres que sont La Mare au diable en 1846, François le Champi en 1847, La Petite Fadette en 1848 et Les Maîtres sonneurs en 1853. C’est le début du roman régionaliste en France.

Après l’Histoire de ma vie, elle écrit encore quelques romans ou œuvres théâtrales, et entretient avec Sainte-Beuve, Michelet, Flaubert une importante correspondance. La « bonne dame de Nohant », qu’admirent les paysans, s’éteint en 1876. Influencée par La Nouvelle Héloïse de Rousseau, elle a toujours placé au centre de sa réflexion littéraire, morale et politique l’expérience féminine de la vie et de l’amour.

xs
sm
md
lg