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L’écume des jours

Résumé et commentaires

Boris Vian, l’auteur mythique de ce merveilleux roman, vécut de 1920 à 1959 une existence démultipliée : ingénieur, inventeur, trompettiste, jazzman, chanteur, acteur, romancier, poète et bon vivant. Mais il était aussi atteint d’une maladie de cœur qui l’emporta, un peu comme Chloé, l’héroïne de son roman L’Écume des jours, dont la mort pathétique annonce, prophétique, celle de son auteur.

Colin est un joli garçon, riche, sympathique et désœuvré. Colin rencontre Chloé. Leur amour bientôt fait leur bonheur. Ils se marient et partent en voyage. Mais un jour, Chloé se sent mal. Le médecin diagnostique la maladie : un nénuphar pousse dans son poumon. Il faut pour la guérir des fleurs, par milliers. Colin se ruine pour sauver Chloé, en vain.

Ce roman est avant tout un conte plein de fantaisie. Le« pianococktail » de Colin lui permet d’harmoniser les cocktails selon les mélodies qu’il interprète au piano. Colin, obligé de travailler pour payer les remèdes nécessaires, couve des fusils, qui poussent avec une fleur d’acier au canon. Il abrite chez lui une souris très sympathique, et son ami, Chick, collectionne les livres de Jean-Sol Partre (heureuse contrepèterie pour Jean-Paul Sartre évidemment). Mais le caractère merveilleux du récit s’assombrit avec ce nénuphar funeste qui s’abreuve au souffle de Chloé. Alors, la chambre commence à rétrécir...

Mais la merveille véritable du roman, c’est l’amour. Voilà deux jeunes gens, on ne peut plus sympathiques, qui semblent avoir tout pour être heureux : amour, amis, richesses, joie. Tout, sauf la santé, qui manque cruellement à Chloé. Et que peut l’argent face au destin ? Candidats au bonheur, les deux héros, au printemps de leur vie, sont en fait condamnés au malheur. Et leurs deux amis, Chick et Alise, aussi, parallèlement. L’idylle finit en tragédie.

Le roman est aussi une satire* de la société contemporaine. Colin et Chloé traversent au cours de leur voyage un pays minier bien triste. Colin doit quitter l’insouciance de sa jeunesse oisive pour travailler. C’est l’école de la désillusion. Il fait l’expérience cruelle d’un monde capitaliste, avec ses industries d’armement, ses règles idiotes ou absurdes, son culte de l’argent, tout compte fait impuissant, un monde insensible à la tendresse. Un monde où seule la souris compatissante peut les comprendre : malheureuse, elle supplie le chat de lui donner la mort...

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