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Alphonse Daudet

1:Vie et oeuvre

Né à Nîmes, Alphonse Daudet gardera toujours de sa Provence natale un souvenir ému. À dix-sept ans, il monte à Paris, et publie avec succès un recueil poétique, Les Amoureuses, s’essaie aussi au théâtre avec La Dernière Idole (1862), et triomphe avec Les Lettres de mon moulin (1866). Les historiettes contées sont des récits pathétiques, comme « La Chèvre de M. Seguin », ou drolatiques, comme « La Mule du pape », philosophiques, comme « La Légende de l’homme à la cervelle d’or », ou élégiaques, comme « Le Sous-Préfet aux champs ». L’heureuse variété des tons et la légèreté du style font merveille. En 1868, Daudet renoue avec le succès en évoquant Le Petit Chose, roman émouvant, d’inspiration autobiographique.

Revenant à sa chère Provence, il compose la fameuse trilogie de Tartarin : Tartarin de Tarascon (1872), Tartarin sur les Alpes (1885) et Port-Tarascon (1890). Ce personnage légendaire, dont le nom propre est passé dans la langue commune, est le digne successeur du Matamore de L’Illusion comique de Corneille. Ce fanfaron méridional, fantaisiste, et mythomane, se voit obligé, pour être à la hauteur de sa réputation, de chasser les lions en Afrique, d’escalader le Mont-Blanc et de fonder une colonie en Australie. Autant d’aventures qui composent une vaste fresque héroï-comique. En 1872, nouveau succès, avec L’Arlésienne, le drame mis en musique par Bizet. Puis, l’année suivante, Daudet publie les Contes du lundi, recueil d’histoires autour de la guerre de 1870 et de la Commune de Paris.

Dans les romans suivants, la veine de Daudet semble plus réaliste. Il décrit les milieux de l’industrie, du commerce et des pauvres gens à Paris dans Fromont jeune et Risler aîné (1874), les milieux d’affaires dans Le Nabab (1877), les milieux cosmopolites dans Les Rois en exil (1879), les milieux de la bohème dans Sapho (1884), les milieux académiques dans L’Immortel (1888). Dans la mesure où Daudet se flatte d’écrire « d’après nature », son esthétique se rapproche du réalisme ou du naturalisme. Mais lorsqu’il dépeint la corruption et le vice, il ne manque pas d’exprimer sa sympathie pour les misérables, les petites gens, et il conserve quelques traits de la fantaisie et de l’humour, qui avaient assuré sa fortune dans ses premières œuvres. Aussi bien a-t-il lui-même défini son art comme « un singulier mélange de fantaisie et de réalité ».

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