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Atala

1:Présentation

« C’est de la publication d’Atala que date le bruit que j’ai fait dans ce monde », écrit Chateaubriand. Cet épisode, en effet, détaché de la vaste fresque à venir des Natchez, pour être inséré dans Le Génie du christianisme, connaît dès 1801 un succès immédiat.

Atala, ou les amours de deux sauvages dans le désert relate une histoire pathétique. Fuyant l’Europe, un jeune français, René, se réfugie en Louisiane, chez les indiens Natchez. Un soir, au bord du Mississippi, le vieux Chactas lui raconte sa vie : Chactas, recueilli par l’espagnol Lopez, est un jour sauvé des ennemis qui le retiennent par Atala, qui est en fait la fille de Lopez, et les jeunes gens, trouvant refuge à la mission du père Aubry, ressentent une commune passion. Chactas désire se convertir au christianisme et épouser Atala, mais la jeune fille, consacrée à la Vierge par sa mère, ne peut y consentir, et préfère s’empoisonner. Le lecteur apprend enfin de la petite fille de René, que Chactas, René et les Natchez, quelques temps après, ont été massacrés par les Français.

2:Analyse

Le livre se présente, aux dires de l’auteur, comme une « sorte de poème, moitié descriptif, moitié dramatique ». Le public a tout de suite goûté les charmes de l’idylle et les splendeurs de l’exotisme de ce récit, qui rappelle, par ces deux côtés, La Nouvelle Héloïse et Paul et Virginie. La pureté de cet amour quasi incestueux a la tendre fraîcheur des contes pour enfants, et la beauté pathétique des tragédies pastorales*. Quoi qu’en dise Chateaubriand, la nature américaine n’est pas « peinte avec la plus scrupuleuse exactitude », mais ce n’est pas ici un récit de voyage, comme il en existe tant. Certes, l’auteur s’en inspire, mais la précision géographique le cède à beauté poétique des descriptions, en effet superbes.

Le récit est écrit dans une perspective d’apologie de la religion chrétienne, et de fait, la visite de la mission du père Aubry est absolument édifiante. Le jeune Chactas désire aussitôt se convertir, et s’exclame, béat : « J’admirais le triomphe du christianisme sur la vie sauvage. » Mais il est souvent choqué par cette religion dont les principes semblent s’opposer à la nature, et qui plus est, à un amour si pur. Du reste, la mort d’Atala nous met en garde, concède le père Aubry, contre les « dangers de l’enthousiasme et du défaut de lumière en matière de religion ».

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