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Progrès scientifique et démocratie

Depuis plusieurs années, des progrès scientifiques et médicaux majeurs ont été réalisés, notamment à propos du génome humain – c’est-à-dire de l’ensemble des gènes humains. Ces efforts devraient aboutir à l’élimination de certaines maladies. Mais devant les conséquences possibles de la recherche sur la personne humaine, notamment devant les possibilités de manipulation des caractères héréditaires, devant le risque de clonage d’humains, les démocraties concernées se sont décidées à légiférer – c’est-à-dire prendre des lois dites lois sur la bioéthique.

Deux lois semblent protéger plus précisément la dignité humaine

1. La loi du 29 juillet 1994 sur le respect du corps humain

Elle précise que « le corps humain est inviolable » et affirme « l’interdiction de tout commerce du corps ». Ainsi la vente d’organes est strictement interdite sous peine d’emprisonnement et d’amendes, tandis que le don d’organes reste autorisé, permettant de sauver des personnes en danger de mort.

Cette même loi ajoute qu’« il ne peut être porté atteinte à l’intégrité du corps humain qu’en cas de nécessité thérapeutique pour la personne. Le consentement de l’intéressé doit être requis préalablement… », ceci pour éviter d’éventuels abus médicaux. Des comités d’éthique surveillent l’application de cette loi.

2. La déclaration universelle sur le génome humain

Elle a été élaborée en 1996 par l’Unesco et ratifiée en décembre 1998 par l’ONU. D’après Le Monde (8 décembre 1998), « Le principe général est de parvenir à concilier la liberté d’action des chercheurs en biologie et en génétique avec la nécessaire protection de l’Humanité contre les multiples abus qui peuvent naître d’une telle activité scientifique. » La déclaration proclame notamment que « chaque individu a droit au respect de sa dignité et de ses droits, quelles que soient ses caractéristiques génétiques ».

Ainsi ce texte interdit toute pratique visant à sélectionner un type de personnes au détriment d’autres. Il protège l’homme face aux développements de la recherche médicale.

3. Additif

S’ajoute à ces textes un additif interdisant le clonage1 d’êtres humains, signé à Paris par 22 États, dont la France, en janvier 1998.

Malgré ces textes, on apprend en novembre 1998 que « des chercheurs américains ont réussi à isoler et à mettre sous culture des cellules embryonnaires humaines capables de se multiplier de manière infinie en laboratoire et de donner ainsi naissance aux différents tissus qui composent l’organisme humain ». (Le Monde du 7 novembre 1998). Le risque d’utilisation néfaste de ces recherches existe donc bien – il suffit de penser aux essais d’Hitler pour sélectionner une « race aryenne » – et il convient de rester vigilant sur ce problème. Une information scientifique et un réel débat démocratique avec des experts apparaissent indispensables.

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