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La transformation des milieux par les hommes

Introduction

Les sociétés humaines modifient les milieux dans lesquels elles vivent. La forte croissance démographique et les progrès technologiques entraînent une intensification de l'exploitation des milieux. Voici quelques exemples d'adaptation aux milieux naturels différents.

1 L'action humaine

La transformation des milieux naturels par les hommes s'appelle anthropisation : elle est surtout fonction de la densité de population. Celle-ci s'est opérée tout au long de l'histoire par vagues successives au rythme des progrès techniques et démographiques. En effet, l'accroissement démographique oblige par exemple les populations à défricher les forêts afin de libérer des terres cultivables et depuis la Révolution industrielle, les hommes peuvent modifier leur milieu de manière importante.

Les espaces toujours vierges restent cependant très importants. 50 % des terres émergées se trouvent dans des milieux hostiles. Peu d'habitants y vivent et ne modifient guère le milieu.

Certains milieux ont été en revanche profondément modifiés. 30 % des terres ont été remodelées par l'action humaine. Les paysages ruraux sont le fruit d'un long travail tandis que ceux des villes se révèlent plus variables dans le temps.

L'Homme exploite les ressources naturelles de la Terre pour ses besoins économiques et de confort.

On y trouve des sources d'énergie primaire (force issue directement de la nature sans transformation) (l'eau, le charbon, le pétrole, le gaz naturel…), des sources d'énergie secondaire (force issue de la combustion de matières issues de la nature) (électricité…) et des minerais qui permettent de forger des métaux (cuivre, fer, bauxite - qui donne l'aluminium -, …). Les gisements sont les concentrations de ces métaux dans des endroits précis du sous-sol. Les ressources sont de deux type : renouvelables (vent, eau, gravité…) - elles sont alors considérées comme inépuisables - ou non renouvelables (hydrocarbures, minerais…) - elles constituent alors un stock fini.

Les ressources sont inégalement réparties sur la Terre.

Richesses naturelles :

  • Hydrocarbures (pétrole et gaz naturel): Moyen-Orient (Arabie, Iran, Irak, Koweit…), Sibérie (Russie), Mer Caspienne (Azerbaidjan), Alaska, Golfe du Mexique (Etats-Unis, Mexique), Venezuela, Mer du Nord (Norvège, Royaume-Uni), Algérie, Nigeria, Angola, Indonésie.
  • Charbon : Chine, Etats-Unis, Canada, Australie, Sibérie (Russie), Ukraine, Pologne.
  • Uranium : Australie, Etats-Unis, Canada, Sibérie (Russie)
  • Or, diamants et métaux précieux : Afrique du Sud, Australie, Sibérie (Russie)

On voit que certaines régions (Sibérie…) sont très riches tandis que d'autres (Japon…) ne possèdent aucune ressource naturelle. Quant à l'Afrique du Sud, elle concentre sur une surface relativement restreinte une énorme quantité de ressources minérales.

2 L'homme dans la zone tempérée

Les paysages de la zone tempérée ont été profondément modelés par l'action humaine. La majeure partie des habitants de la planète y vit. Dans les pays neufs, le cadastrage (établissement d'un document décrivant les limites des parcelles) a été réalisé avant même le peuplement, décrivant ainsi des parcelles de forme géométrique.

Toutes les activités humaines se retrouvent dans les milieux tempérés. Après l'activité agricole, ces régions ont connu le commerce, l'artisanat et les révolutions industrielles. Les activités se sont modernisées. Aujourd'hui, les sociétés sont entrées dans une ère de commerce et de services ; elles sont devenues post-industrielles. Le pouvoir et la richesse dans le monde se concentrent dans les zones tempérées qui sont de loin les plus propices aux activités humaines. Climats et sols sont favorables à l'agriculture. Les sous-sols sont riches. Mais c'est surtout le niveau de civilisation permettant le contrôle et la mise en valeur des espaces qui expliquent les réussites des sociétés des milieux tempérés. Aujourd'hui, la principale préoccupation des habitants est de concilier progrès économique et environnement car l'occupation humaine a profondément transformé les milieux. Des mesures sont prises par les gouvernements pour protéger le milieu naturel. Dans les pays de l'Est, le problème est aigu car les économies socialistes ne se sont guère préoccupées de ces dangers. L'exploitation systématique de la nature y était la règle (quasi assèchement de la mer d'Aral par développement de la culture irriguée du coton). Dans les pays neufs, l'espace a été occupé et exploité de manière rationnelle à des fins économiques et avec de gros moyens. En Asie, les plaines tempérées sont le lieu principal de la civilisation qui repose sur le riz tandis que les montagnes sont laissées aux dieux.

3 L'Homme et le milieu méditerranéen

Le paysage méditerranéen est caractérisé par la présence de la montagne proche de la mer. Ces montagnes sont jeunes, parfois volcaniques et leurs versants tombent directement dans la mer. Le climat méditerranéen a une sécheresse estivale régulière. Les précipitations sont abondantes aux saisons intermédiaires, notamment en automne sous forme de violents orages. L'hiver est caractérisé par sa douceur qui n'exclut pas des vents violents (Mistral). La végétation est adaptée à la sécheresse avec des plantes à épines et longues racines (les épines transpirent moins que les feuilles). Fragile, la forêt est remplacée par endroits par des végétations dégradées : le maquis ou la garrigue.

Les civilisations ont été nombreuses à se former autour de la Méditerranée. La mer leur servait de lien. L'Homme a utilisé le milieu de deux manières différentes : soit en cultivant des terrasses, soit en transformant les sols montagneux en pâturages (ovins et caprins). La vie urbaine a dominé la Méditerranée depuis les Cités antiques jusqu'aux villes marchandes et portuaires.

Cependant le domaine Méditerranéen traditionnel a été bouleversé par l'introduction d'une industrie et d'une agriculture intensive. L'irrigation a envahi les plaines. Le drainage et l'assainissement des régions côtières a été achevé. Fleurs, agrumes, riz et légumes sont maintenant produits à la place de la vigne et de l'olivier. Les terres trop pauvres subissent un fort exode rural.

Le tourisme est devenu une industrie majeure. La Côte d'Azur est une région touristique historique (XIX-ème siècle). Les villes d'art ont exploité leur patrimoine (Athènes, Rome, Florence, Venise, Grenade…). Les littoraux ont vanté le soleil et les plages (Andalousie). Encouragé par les Etats, le tourisme est devenu une industrie puissante qui a détruit une partie du paysage en certains endroits (Costa del Sol, Majorque).

Le milieu Méditerranéen souffre de l'inadéquation des ressources en eau et des besoins. La demande de l'irrigation et celle du tourisme sont énormes. Le défrichement, le déboisement et l'urbanisation ont conduit à des aménagements catastrophiques. La Méditerranée est devenu l'une des mers les plus polluées. L'équilibre du milieu est précaire.

4 L'Homme dans la zone tropicale humide

La zone tropicale humide abrite plus de la moitié de la population terrestre. 2 milliards de personnes dans cette zone sont des paysans. Le peuplement présente de grands contrastes.

Les régions de riziculture irriguée (l'Asie du Sud et du Sud-Est) sont riches en hommes. La pénibilité du travail a nécessité des formes d'organisation très évoluées et l'on a assisté à la naissance des plus brillantes civilisations (Chine, Java…).

Tandis que certaines régions montagneuses aux agricultures médiocres sont peu peuplées (fortes densités du Viêt-Nam par opposition à la faible population du Laos montagneux).

L'Afrique et l'Amérique latine possèdent une agriculture vivrière assez peu performante d'où une apparente de surpopulation qui nécessite soit le défrichement des forêts (Brésil, Côte d'Ivoire…), soit une surexploitation des pâturages menant à la désertification (Sahel). C'est là que l'environnement est le plus menacé.

Cette zone est la plus pauvre et le développement y semble condamné. Pourtant des Etats de cette zone sont parvenus à se sortir du sous-développement (Sud-Est du Brésil, Thaïlande, Malaisie…) malgré les conditions difficiles. Il n'y a donc pas de fatalité tropicale mais un concours de circonstances historiques et humaines qui empêche actuellement la sortie de l'Afrique et d'une partie de l'Amérique latine du sous-développement.

5 L'Homme et les milieux désertiques

Les milieux désertiques subissent deux contraintes : le froid et la sécheresse.

Dans les déserts secs, la rareté et l'irrégularité des précipitations ainsi que les vents provoquent une aridité répulsive à la vie. Les oueds ne reçoivent que peu d'eau et seuls des arbustes xérophiles parviennent à y survivre. Les oasis sont rares et espacées et se situent à proximité d'un puits. Les nomades vivent des pâturages en marge des déserts ou du transport des productions des oasis.

Dans les pays riches, les oasis sont aménagées au milieu du désert (Phénix ou Tucson en Arizona, Ryiad en Arabie Saoudite, Koweït…). L'eau y est pompée et distribuée pour irriguer les parcelles. Sous les palmiers poussent des arbres fruitiers. L'équilibre de cet écosystème tient à l'approvisionnement en eau. Lorsque celle-ci varie, il est mis en danger. Les excès des prélèvement des nappes souterraines compromettent l'avenir des oasis. Les rares fleuves tel le Nil qui traversent le désert abritent des concentration de petits paysans qui cultivent ses berges sur une largeur de quelques dizaines de mètres.

Le capital soleil est aussi utilisé afin d'attirer le tourisme. L'Emirat de Dubaï est devenu célèbre en organisant des salons aéronautiques qui attirent de nombreux visiteurs. Le soleil de l'Arizona attire les retraités.

Dans les régions polaires, c'est le froid durable et intense qui empêche la vie de se développer. Les précipitations sont faibles et gèlent instantanément. Les blizzards glacés détruisent tout. Une banquise empêche la vie maritime en hiver, tandis qu'en été, un brouillard masque les terres. Le règne végétal est restreint et aucune agriculture n'est envisageable (sauf sous serre : Islande qui exploite la géothermie). La chasse et la pêche sont les seules ressources et les réserves sont faites durant le bref été.

L'apparition de l'économie de marché a bouleversé la vie arctique. Les hommes ont été sédentarisés. Ils se déplacent en scooter des neiges et habitent des bâtiments préfabriqués. Des pôles de développement se sont formés autour des richesses minières à exploiter. Le travail n'y est pas qualifié tandis que les cultures locales disparaissent. Les territoires deviennent des périphéries assistées.

6 L'Homme et les reliefs

6.1 La montagne

Dès que l'altitude devient importante et que la pente devient raide, le milieu montagnard apparaît. Pression et température décroissent rendant le milieu hostile. Une opposition sépare les adrets, versants ensoleillés, des ubacs, à l'ombre. La répartition des précipitations est contrastée. Le foehn, vent qui descend des sommets, réchauffe et assèche les vallées.

La pente permet de réunir plusieurs types de conditions climatiques; il y a un étagement vertical de la végétation ainsi que des activités humaines. Dans les régions tempérées, les neiges fondent durant l'été permettant une transhumance toujours pratiquée dans certaines vallées. Autrefois, les vallées alpines étaient de hauts lieux d'artisanat car les populations devaient s'occuper durant l'hiver. L'industrialisation a développé ces vallées grâce à l'hydroélectricité produite. Des sites métallurgiques s'y sont installés (vallée de la Maurienne). Aujourd'hui, les moyens de transport déterminent l'intégration des milieux montagnards difficiles d'accès. En effet, le tourisme est là aussi devenu une industrie florissante. Le ski est pratiqué l'hiver, l'alpinisme et la randonnée, l'été. Les montagnes sont devenues des espaces de loisirs (or blanc). Cependant ce n'est pas le cas des montagnes basses ou moyennes.

6.2 Les littoraux

Le littoral est situé au contact de la terre et de la mer. Pour cela, il est un lieu d'échanges entre l'arrière-pays et l'étranger. Le littoral est fragile et instable : attaqué par l'érosion marine, il recule en maints endroits. Les espaces littoraux ont peu de variations thermiques car la mer régule les températures : ceci les rend hospitaliers. Mais ils sont sujets aux vents et aux pluies plus nombreuses.

Plus de la moitié des hommes vivent à proximité d'un littoral soit dans les mégalopoles américaine, européenne et japonaise, soit dans les grandes plaines des deltas (Asie, Nil) ou des estuaires (Parana). Les ressources de la mer ont autrefois attiré les populations. Maintenant, c'est la facilité des échanges et les loisirs qui les concentrent sur les littoraux. L'accroissement des populations et la croissance économique a contraint à tenter de reculer le littoral et de gagner des terres sur la mer : polders agricoles aux Pays-Bas et industriels au Japon. Avec les libéralisation des échanges, les littoraux ont acquis une importance stratégique : une grande partie du commerce mondial transite par mer (Pas de Calais : première voie maritime mondiale). Enfin, l'industrie touristique a attiré des millions de personnes sur les côtes (Côte d'Azur, Floride).

Les fragiles écosystèmes côtiers doivent donc être protégés de ces afflux sans cesse croissants et très destructeurs. La mise en valeur du littoral dans les pays du Nord se fait maintenant de manière plus équilibrée et les convoitises sont déçues par les lois.

6.3 Les milieux maritimes

La mer est devenue, avec les littoraux, un milieu riche et convoité. L'océan est un espace parcouru en raison de la maritimisation des économies. Il n'est plus une barrière aux déplacements et aux échanges mais un lien qui réunit les plus grandes économies du globe. 80 % des marchandises échangées le sont par mer car le transport maritime est de très loin le plus économique.

L'océan est aussi une source de richesses biologiques (halieutiques) et minérales (on extrait de son sous-sol des hydrocarbures et de ses fonds on extraira des nodules polymétalliques riches en minerais). Cependant l'océan est un patrimoine surexploité. Les techniques modernes de pêche, devenues d'une grande efficacité, mettent en danger les espèces de poissons (surpêche). La communauté internationale a donc pris des mesures comme la création des Zones Economiques Exclusives et les pays se sont fixés des quotas de prises. Des programmes de protection des espèces menacées sont entrés en vigueur et l'aquaculture est développée.

La pollution due à l'industrialisation, à l'intérêt à court terme (dégazage des pétroliers en mer) et aux accidents (marées noires) met en danger la mer. Les pavillons de complaisance (Panama, Libéria…) permettent aux compagnies maritimes de prendre des risques avec l'environnement. Aussi des conventions internationales ont voulu limiter les atteintes aux milieux marins. La concurrence entre les puissances économique se joue au-dessus des océans les mettant en danger.

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