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Le roman de la Rose

Résumé et commentaire

Les nombreuses rééditions du Roman de la Rose témoignent du succès et de l’influence considérables de ce roman, dès l’époque de sa composition. C’est un ensemble imposant de quelque vingt-deux mille octosyllabes. Les quatre mille premiers vers sont l’œuvre de Guillaume de Lorris, qui les aurait composés vers 1230-1240. Tout le reste a été rédigé par Jean de Meung, vers 1277, soucieux de donner suite au récit inachevé. De ce fait, les deux parties s’avèrent fort différentes l’une de l’autre.

Le roman est le récit d’un songe du poète. Celui-ci accède au verger de Déduit (Plaisir), et se laisse séduire par une rose merveilleuse. Sous l’emprise d’Amour, il prétend la cueillir, mais il doit subir les remontrances de Raison, et les assauts de Jalousie, qui séquestre Bel-Accueil. Ici prend fin le texte de Lorris. Les discours de Raison, Ami, Faux-Semblant et Nature se succèdent, et on réussit à délivrer Bel-Accueil, qui permet au poète amoureux de cueillir la rose vermeille.

Le système allégorique du roman consiste à personnifier les sentiments et les idées en jeu, de manière à leur donner chair, âme et vie dans le cours du récit. L’allégorie* est ainsi une représentation plus colorée de notions abstraites, dont elle décline les modalités diverses. Ainsi Amour est-il entouré de Douz Regarz, Beautez, Simplece, Franchise, qui sont autant d’attributs relatifs à son essence même. Partant, plus qu’une figure de discours ou d’ornement, l’allégorie* devient un mode de pensée et de représentation du monde.

Dans la partie rédigée par Guillaume de Lorris, domine la tendance courtoise. Le roman, s’inspirant de L’Art d’aimer du poète latin, Ovide, est en effet un code de l’amour courtois. Les aventures du poète en quête de la Rose, la bien-aimée, sont un parcours initiatique, semé d’embûches, qui sont autant d’épreuves nécessaires à l’accomplissement du parfait amant. La grâce des vers idéalise la Dame, tellement idéale qu’elle en est même toujours absente.

Dans la partie imputable à Jean de Meung, domine au contraire la tendance didactique. Loin de toute chimère courtoise, Raison ironise sur l’amour, et Ami, expliquant l’art de séduire les femmes, ne manque pas de proposer une satire* du mariage. Le vrai sujet de Jean de Meung, c’est le monde qui l’entoure. Les discours sur la société, ses origines, ses coutumes, ses mensonges, sur les lois de nature, sont légion. Cette volonté encyclopédique est l’expression et la quête d’une sagesse nouvelle.

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