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Paul Eluard

Vie et oeuvre

Dès l’enfance, Paul Eluard, de son vrai nom, Eugène Grindel, fait l’apprentissage de la douleur, il passe de longs mois en Suisse, et il est même obligé d’interrompre ses études en 1912. Mobilisé en 1914, il fraternise avec les combattants, mais il décide bientôt de combattre plutôt pour la justice et la paix. Aux lendemains de la guerre, il rencontre le groupe des poètes, Breton, Soupault, Aragon, Tzara, mais également les peintres Ernst, Magritte et Miró. Il participe un moment au mouvement Dada, puis s’engage dans l’aventure surréaliste. Dès lors, son œuvre traduit à la fois cette sensibilité humaine et cette extravagance surréaliste, et il publie plusieurs recueils de poésie : Le Devoir et l’Inquiétude (1917), Poèmes pour la paix (1918), Mourir de ne pas mourir (1924), Capitale de la douleur (1926).

En 1924, il part pour un tour du monde, et à son retour, il s’engage au Parti communiste (dont il sera exclu en 1933), car les poètes « sont profondément enfoncés dans la vie des autres hommes, dans la vie commune ». Il trouve dans le surréalisme les moyens d’une libération personnelle, qui lui permet justement de s’affranchir même du surréalisme, de ses expérimentations, ses manifestes. Il s’oriente plutôt vers une poésie du bonheur, de l’amour, lui qui a connu la douleur et la solitude.

Sa rencontre avec Maria Benz (Nusch) illumine sa vie, puis son œuvre. L’amour fou respire joyeusement dans ses poèmes : L’Amour, la poésie (1929), La Vie immédiate (1932). Il collabore avec André Breton à L’Immaculée Conception (1930), et avec René Char et André Breton pour Ralentir travaux (1940). Toujours constellée d’images audacieuses, sa poésie se veut l’expression du clair mystère du monde, une ouverture vers l’amour et l’amitié, vers les hommes en général. Elle chante avec simplicité le quotidien, car elle est « immédiate », « réciproque » et « ininterrompue ». Elle est lumière, enthousiasme, merveille et surgissement.

Fidèle à son engagement politique, il reste solidaire de l’Espagne républicaine (La Victoire de Guernica, 1938), et il participe activement à la Résistance, publiant encore Les Sept Poèmes d’amour en guerre (1943), Les Armes de la douleur (1944), Au rendez-vous allemand (1944). Et après la guerre, il continue à célébrer la vie dans Poésie ininterrompue et Le Dur Désir de durer (1946), Corps mémorable (1947), Pouvoir tout dire (1951).

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