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Léopold Sédar Sengor

Vie et oeuvre

Léopold Sédar Senghor vient du Sénégal. De brillantes études le conduisent à Dakar, puis à Paris, au lycée Louis-le-Grand, à la Sorbonne et à l’École Normale Supérieure. C’est là qu’il rencontre le Martiniquais Aimé Césaire, avec lequel il fonde la revue L’Étudiant noir en 1934. Ils deviennent tous deux les chantres de la « négritude », pour expliquer et exhausser l’âme noire, trop longtemps humiliée. Agrégé de grammaire, Senghor commence à enseigner à Tours. En 1939, il est mobilisé, puis capturé et libéré. En 1944, il est nommé professeur à l’École Nationale de la France d’Outre-mer, langues et civilisations africaines.

En 1945, commence sa double carrière littéraire et politique. Il publie son premier recueil de poésie, Chants d’ombre, et est élu député du Sénégal à l’Assemblée constituante. En 1955, il fait partie du cabinet Edgar Faure, et en 1960, il devient le premier président de la République de Sénégal, constamment réélu jusqu’en 1980. Parallèlement, il publie encore de nouveaux poèmes : Les Hosties noires (1948), Les Éthiopiques (1956), Nocturnes (1961) ; il édite aussi une belle Anthologie de la poésie nègre et malgache de langue française, avec une remarquable préface de Jean-Paul Sartre (1948), et plusieurs essais littéraires et politiques : Langage et poésie négro-africaine (1954), Liberté I et II, Nation et voie africaine du socialisme (1961). Lu et célébré sur plusieurs continents, il a été reçu à l’Académie française en 1983.

L’œuvre de Senghor propose une heureuse synthèse des traditions des nègres et de la culture des blancs. Il écrit en langue française, mais les images, les rythmes et les couleurs de ses poèmes viennent d’Afrique. La confession personnelle débouche souvent sur une revendication plus universelle, liant avec efficace l’âme lyrique* et la portée politique.

D’une langue savante, mêlée de rythmes populaires, il chante avec noblesse la terre, l’amour, la réconciliation, et s’élève souvent à la grandeur incantatoire de l’ode* et de l’épopée : « Oho ! Congo oho ! Pour rythmer ton nom grand sur les eaux sur les fleuves sur toute mémoire. » Ses poèmes se chantent souvent au son des flûtes, tam-tam, balafong, trompes, pour « qu’il nous berce le silence rythmé ».

Car je suis le mouvement du tam-tam, force de l’Afrique future.

Dormez faons de mon flanc sous mon haut pschent de lune.

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