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Le Cid

1:L’argument

Séville. Rodrigue et Chimène s’aiment. Or le roi désigne Don Diègue, le père de Rodrigue, comme précepteur du prince. Le père de Chimène, le comte de Gormas, s’estimant lésé par ce choix, affronte le vieil homme, et le gifle. Don Diègue fait appel à son fils pour le venger. Rodrigue, déchiré, se voit contraint par l’honneur de défier le comte, qu’il tue en duel. Chimène accuse le meurtrier de son père. Rodrigue, accablé, offre en vain à Chimène de le tuer, et s’enfuit pour combattre les Maures aux portes de la ville. Il revient après une victoire triomphale qu’il rapporte au roi. Celui-ci refuse à Chimène la tête du héros qu’elle réclame. La jeune fille promet alors sa main à qui la voudra venger. L’infante, qui aime Rodrigue, se désespère. Don Sanche, qui aime Chimène, se propose. Rodrigue prêt à se laisser tuer par amour pour Chimène, doit malgré tout gagner pour l’amour de sa belle. Il remporte la lutte, et finalement, Chimène, toujours amoureuse, consent à une union future avec Rodrigue.

2:Analyse

À l’évidence, un souffle baroque* a passé sur Le Cid. Les batailles, les duels, les amours contrariées, tout y respire l’âme de l’épopée et des romans précieux. Encore Pierre Corneille a-t-il assagi, dompté et maîtrisé l’œuvre espagnole de Guillén de Castro, Las Mocedades del Cid, Les Jeunesses du Cid, où l’intrigue dramatique s’étale sur trois ans. Dans la pièce française, l’auteur tente tant bien que mal de condenser toute cette action en vingt-quatre heures, et de l’accommoder aux unités et aux bienséances de la cour. Tous ces ingrédients font de la pièce une tragi-comédie*, mais Corneille en la remaniant préféra l’appeler tragédie.

Éloquence et poésie se mêlent avec bonheur dans cette pièce. Le goût de la rhétorique* apparaît par exemple dans les maximes*, dans la scène du procès de Rodrigue, ou encore dans cette véritable joute oratoire qui oppose le Cid au comte ; mais il est tempéré par le lyrisme des vers, notamment dans les stances de l’acte I, où le héros paraît momentanément déchiré entre l’amour et le devoir.

La querelle du Cid n’eut d’égal que son triomphe. La bravoure héroïque du Cid, son amour pour Chimène, les exigences contraires de l’honneur, l’énergie des jeunes gens et le goût du sublime avaient de quoi séduire les spectateurs et fâcher les rivaux de Corneille. À tous ceux-là, il répondit avec orgueil :

Je ris du désespoir de tous mes envieux.

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