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Les caractères

1:L’auteur

Jean de La Bruyère naît à Paris en 1645. Il fait ses classes au collège de l’ordre des oratoriens, passe une licence de droit, et achète un office de trésorier à Caen, tout en demeurant à Paris. En 1684, il devient grâce à Bossuet le précepteur du petit-fils de Condé. Les Caractères sont réimprimés deux fois l’année même de leur parution. D’année en année, les éditions augmentées paraissent, avec succès et scandale chaque fois. Son élection à l’Académie française est un temps retardée par ses prises de position en faveur des Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes, mais il est accueilli par l’institution en 1693. En 1696, une violente attaque d’apoplexie l’emporte.

2:L’oeuvre

En 1668, La Bruyère publie Les Caractères de Théophraste traduits du grec, avec les caractères ou les mœurs de ce siècle. En fait le chef-d’œuvre de La Bruyère n’est que l’appendice d’une traduction ! Mais il est vrai que Théophraste sert ici de caution morale et de paravent. D’édition en édition, l’appendice grossit, et les caractères de ce siècle sont trois fois plus nombreux dans le texte de 1694. « De seize chapitres qui le composent, déclare l’auteur a posteriori, il y en a quinze qui, s’attachant à découvrir le faux et le ridicule qui se rencontrent dans les objets des passions et des attachements humains, ne tendent qu’à ruiner tous les obstacles qui affaiblissent d’abord, et qui éteignent ensuite dans tous les hommes la connaissance de Dieu » ; tel est donc le plan d’ensemble : des ouvrages de l’esprit, du mérite, des femmes, du cœur, de la société ou de la conversation, des biens de fortune, de la ville, de la cour, des grands, du souverain ou de la république, de l’homme, des jugements, de la mode, de quelques usages, de la chaire, des esprits forts.

L’œuvre est à la fois pessimiste et pleine d’humour. Les portraits, les scènes, drames ou petites comédies, maximes*, dissertations ou sermons alternent et produisent un agréable effet de variété. S’inspirant de Montaigne, Pascal et La Rochefoucauld, l’auteur fait œuvre de moraliste, car il veut peindre les mœurs, plaire et instruire à la fois, renouant en cela avec les préceptes de la rhétorique*. Il illustre la prose française et le style classique, en maniant la pointe* et l’argumentation avec bonheur et finesse.

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