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La focalisation

On appelle focalisation la façon qu’adopte le narrateur pour nous faire part de ses points de vue. Il existe diverses manières de le faire.

1. La focalisation zéro

On dit qu’un texte est écrit en focalisation zéro lorsque le narrateur connaît tout de l’histoire, des personnages, de leurs pensées, de leur façon d’agir.

Exemple :
« Le père Goriot, vieillard de soixante-neuf ans environ, s’était retiré chez madame Vauquer, en 1813, après avoir quitté les affaires. Il y avait d’abord pris l’appartement occupé par madame Couture, et donnait alors douze cents francs de pension, en homme pour qui cinq louis de plus ou de moins étaient une bagatelle. Madame Vauquer avait rafraîchi les trois chambres de cet appartenant moyennant une indemnité préalable qui paya, dit-on, [... ] » (Balzac, le Père Goriot)

Dans ce texte, l’auteur laisse peu de place à l’imagination du lecteur, il donne tous les éléments sur les personnages, leur âge, l’endroit où ils habitent, leur histoire, le montant du loyer...

2. La focalisation externe

En focalisation externe, l’auteur se place en observateur extérieur. Il rapporte ce qu’il voit, ce qu’il entend, l’action telle qu’elle se passe. Cette façon de procéder laisse alors une plus grande part à l’imagination du lecteur.

Exemple :
« L’un venait de la Bastille, l’autre du Jardin des Plantes. Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue. Quand ils furent arrivés au milieu du boulevard, ils s’assirent à la même minute, sur le même banc. » (Flaubert, Bouvard et Pécuchet)

Ici, l’auteur nous donne un minimum d’informations, il se contente de rapporter ce qu’il voit.

3. La focalisation interne

En focalisation interne, le narrateur se glisse dans la peau d’un personnage pour donner ses points de vue, faire passer ses idées. Il décrit alors ce que voit, entend, pense ce personnage.

Exemple :
« Frédéric, en face, distinguait l’ombre de ses cils. Elle trempait ses lèvres dans son verre, cassait un peu de croûte entre ses doigts ; le médaillon de lapis-lazuli, attaché par une chaînette d’or à son poignet, de temps à autre sonnait contre son assiette. Ceux qui étaient là, pourtant, n’avaient pas l’air de la remarquer. »[...] (Flaubert, L’Éducation sentimentale).

Ici l’auteur se glisse dans la peau de Frédéric pour nous rapporter ses faits et gestes.

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